maandag 18 februari 2013

1997? _ Dieter Kienast _ L'architecture paysagère en 10 thèses


Le professeur Dieter Kienast a rédigé un manifeste comme base théorique de son travail à la chaire d'architecture paysagère de l'EPF de Zurich.

En voici un résumé succinct des 10 points qui le composent :

1. La Nature en Ville n'est pas seulement verte, mais également grise. Elle n'est pas seulement arbre, haie ou gazon, mais également revêtement perméable, place, canal,
mur, axe, centre et périphérie.

2 La Ville se décompose en une multitude d'unités. Cette apparente diversité doit être prise en compte dans les espaces extérieurs.

3 La limite entre Ville et Campagne devient floue. Cependant, la spécificité de chaque entité doit être maintenue. Il s'agit donc à l'avenir de maintenir la différence entre ces deux pôles, pour une meilleure lecture du monde.

4 Les espaces extérieurs de la Ville dans son ensemble ne sont pas planifiables. Par contre, des interventions ponctuelles, à l'image d'une mosaïque, confèrent un caractère particulier à chaque endroit.

5 Les surfaces résiduelles méritent une attention soutenue. Particulièrement à la périphérie de la Ville, des interventions urbanistiques et paysagères s'imposent.

6 L'architecture paysagère est dans l'esprit du temps. Sa base repose sur les événements sociaux, culturels, et écologiques actuels, placés dans leur contexte historique. Dès lors la collaboration avec les disciplines-soeurs, l'architecture, l'ingénierie et les beaux-arts devient bien plus qu'une nécessité. C'est une évidence, car le travail
en commun crée l'innovation.

7 Une autre base de l'architecture paysagère est la référence à l'endroit. Sa lecture et son analyse donnent les idées directrices du concept. L'authenticité du lieu doit être
maintenue.

8 Le principe de la transparence est le bienvenu dans le développement des espaces urbains. Elle révèle la différence, l'hétérogénéité de la Ville et ses habitants, intègre le vieux et le neuf et permet à la société et à l'être individuel de se ressourcer.

9 Il faut redécouvrir le végétal en tant qu'élément urbain et ne plus le considérer seulement comme facteur écologique ou élément architectonique. Le choix d'une plante ne se fait pas seulement en fonction de sa floraison, mais également en fonction de son feuillage, du bruit qu'elle fait au vent, de l'ombre qu'elle projette au sol, de ses branches en hiver. Il faut révéler la symbolique de la plante et savoir ressentir sa sensualité.

10 Les mouvements écologiques ont mis en évidence la végétation indigène. Ils ont dénoncé à raison l'absurdité de l'utilisation des produits chimiques et la monoculture des plantes de couvre-sol. Mais le rejet strict de plantes améliorées ou sélectionnées est également absurde, car on fait ainsi une croix sur un art des jardins vieux de plusieurs siècles. Donnons une chance aux plantes exotiques! La végétation urbaine vit de ses contrastes. Elle pousse librement ou est taillée; elle est multicolore ou monochrome, exubérante ou maigre; indigène ou étrangère. Les plantes sont utiles pour le climat et l'être humain, et elles répondent aux aspirations d'un retour à la nature des citadins. Cet aspect revêt une importance particulière dans notre vie de tous les jours.


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